Non, la libération de Madeleine Riffaud par les Allemands en 1944 n’est pas suspecte !
1944 : Raoul Nordling est consul de Suède en France depuis 1926.
Fils d’un déjà consul de Suède en France et d’une mère Française, il a fait ses études à Louis Le Grand, parle mieux le Français que le Suedois et est très attaché à la France.
Pendant la Première Guerre mondiale, la suprématie de la marine allemande sur la mer Baltique empêchait la correspondance diplomatique entre la France et la Russie, et dejà a l’époque, Nordling avait organisé une voie suédoise via Stockholm par laquelle le courrier avait pu être acheminé entre Paris et Moscou.
Pendant le seconde guerre mondiale, après la défaite, le consulat de Suède est scindé en deux: une légation est à Vichy menée par Gustav Forssius et Thor Hessel auprès des autorités françaises, tandis que Nordling est à Paris ; il dépend du consulat de Suède à Berlin. À partir de 1942, le consulat est regroupé à Paris.
En tant que « consul d’un pays neutre », en juillet 1944, après le succès du débarquement allié en Normandie, il conseille à l’ambassade d’Allemagne de changer d’attitude dans Paris, puisque sa libération devient inévitable. Il connaissait les rouages de l’administration allemande et utilisait auprès de ses interlocuteurs un argument qui s’avéra efficace : toute attitude humaine aujourd’hui passerait à leur actif une fois la guerre finie… et perdue.
Il obtint de cette manière de Pierre Laval et Otto Abetz un premier accord portant sur près de mille prisonniers politiques. Après leur départ, il parvint à arracher à von Choltitz, le nouveau commandant du Gross Paris, la signature d’une convention plaçant tous les prisonniers politiques sous la protection conjointe du consulat de Suède et de la Croix rouge. 3 200 d’entre eux furent ainsi sauvés.
Vous trouverez Ici sur le musée de la resistance en ligne la source du document joint.
La publication qui a donné lieu à ce post est ICI.
Et ci dessous les screenshots de la brillante prose de la dame qui m’a conduit à apporter ces précisions.