Qui sont les Alevis, 15 millions de personnes en Turquie, la deuxième croyance la plus représentée après le Sunisme
Persécutés par l’Empire Ottoman, ils sont très différents des autres musulmans. Ils ne vont pas à la mosquée, ne prient pas 5 fois par jour, ne jeûnent pas durant le Ramadan, boivent du vin… Le chef spirituel des Alévis est le dede. Le lieu de culte des Alévis est le cemevi ou maison de jam, prononcer djème de l’arabe jam qui signifie rassemblement, communion.
Les Alévis sont très libéraux. Ils sont monogames, les femmes ne portent pas le voile, les filles ont accès à l’éducation scolaire tout comme les garçons.
«L’humanisme qu’ils affichent volontiers n’est que la partie émergée d’une gnose ésotérique beaucoup plus vaste où des survivances chamaniques des Turcs d’Asie centrale se mêlent à de fortes influences chrétiennes, notamment celles des hérésies des premiers siècles», explique l’anthropologue Altan Gokalp
Les Alévis pour qui le Dieu est en toute chose dans l’univers, croient en l’unicité de toute existence. C’est une « Yol – Voie » (Vous vous souvenez de ce film, Yol, de Yilmaz Güney ayant remporté la palme d’or à Cannes en 1982?)
Voie mystique donc qui prône l’amour de Dieu et de l’être humain en lieu et place du désir du paradis et la peur de l’enfer.
On ne s’étonnera donc pas que les persécutions aient continuées jusqu’à aujourd’hui sous Erdogan dont ils sont l’un des ennemis jurés en passant par divers exactions célèbres au cour du 20eme siècle dont je vous mets les principales ci dessous.
- massacre de Dersim (1938),
- massacre de Zini Gediği (1938),
- massacre de Marash (1978),
- massacre de Çorum (1980),
- massacre de Sivas (1993)
- émeutes dans la banlieue défavorisée de Gazi (1995).
Le gouvernement turc ne reconnaît toujours pas officiellement l’alévisme comme un culte et les cemevi n’ont aucune reconnaissance juridique.