« Du Mammouth au Titanic », la déséducation nationale –
C’est le titre du livre de Anne-Sophie Nogaret, une prof de philo que je connais et qui est très loin de la caricature de la prof coincée et réac. Il n’empêche que ses oreilles entendent et ses yeux voient ce qu’ils voient…
Elle raconte ici deux évènements parmi tous ceux qui l’ont conduits à écrire ce livre:
- Ses notes de correctrice du bac retoquées, car il fallait noter ces lycées-là « autrement »
- La fois ou elle s’est fait traiter de salope par un élève à qui elle demandait de cracher son chewing gum puis grondée par la commission éducative devant l’élève et son père.
Témoignage vivant d’une enseignante en philosophie qui a traversé toutes sortes d’établissements, ce livre dresse un état des lieux consternant de l’école publique française. Loin de ne concerner que les lycées sensibles, la lame de fond touche tous les publics, sur l’ensemble du territoire.
Par-delà les incivilités, si quotidiennes que chacun en vient à les considérer comme faisant partie de la norme, les profs doivent travailler avec des élèves qui, en terminale générale, se révèlent très souvent incapables de comprendre un texte simple de quelques lignes. Des élèves à qui leur propre langue est devenue étrangère et qui pourtant obtiennent tous le bac…
Aux avant-postes de cette absurdité intellectuelle, éducative et sociale, les enseignants.
Coincés entre des impératifs idéologiques dont ils ne démordent pas et la réalité dont ils ne cessent de se plaindre, ils évoquent irrésistiblement l’adage de Bossuet : « Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes ».
Si vous voulez voir son intervention (assez passionnante) en entier, c’est ici.