Essai clinique « RECOVERY » d’Oxford: un nouveau Lancet Gate en vue?
le 11 juin 2020
Le scandale s’intensifie sur le #RecoveryGate. Les deux chercheurs principaux donnant des raisons contradictoires et douteuses d’avoir donné QUATRE FOIS LA DOSE connue d’hydroxychloroquine à leurs patients.
Alors que le bras hydroxychloroquine de l’essai clinique randomisé RECOVERY a été interrompu vendredi dernier, la recherche continue de faire des vagues dans les médias français, apparemment plus intéressés que les médias britanniques par cette recherche à forte mortalité sponsorisée par l’Université d’Oxford.
L’un des aspects les plus embarrassants pour les universitaires d’Oxford est le dosage initial d’hydroxychloroquine de 2 400 mg au cours de la première journée, contre par exemple 600 mg dans le protocole du professeur Didier Raoult de l’IHU-Marseille.
Le professeur Martin Landray avait déclaré à France Soir :
« Les doses ont été choisies sur la base d’une modélisation pharmacocinétique et elles sont conformes au type de doses que vous avez utilisées pour d’autres maladies telles que la dysenterie amibienne ».
Il avait également souligné que ce dosage de 2400 mg était « quelque chose comme six ou dix fois moins » que ce qui serait toxique.
France-Soir avait interrogé le Dr Christian Perronne, professeur de maladies infectieuses et tropicales à Paris, sur cette explication de l’universitaire d’Oxford, et il avait répondu qu’il y avait peut-être eu une confusion avec les hydroxyquinolines, qui, contrairement à l’hydroxychloroquine, sont utilisées pour la dysenterie amibienne. Il avait également souligné que la toxicité d’un dosage de 2400 mg.
Entre maintenant dans la saga un autre journal français, Libération, et un autre universitaire d’Oxford, Peter Horby, professeur de maladies infectieuses émergentes et de santé mondiale.
Le professeur Martin Landray et le professeur Peter Horby sont tous deux les « chercheurs en chef » des essais cliniques RECOVERY, parrainés par Oxford.
Le journaliste Florian Gouthière du service de vérification des faits « CheckNews.fr » de Libération, a interviewé le professeur Peter Horby.
Dans cette interview, le professeur Horby nie avec véhémence toute forme de confusion entre l’hydroxychloroquine et les hydroxyquinolines.
Il déclare que le professeur Landray a plutôt fait référence à l’abcès amibien hépatique (AHA), pour lequel la chloroquine a été utilisée dans le passé, à des doses comparables à celles utilisées dans l’essai RECOVERY avec l’hydroxychloroquine.
Cette seule explication scientifique ne serait pas acceptable, car la chloroquine et l’hydroxychloroquine sont des molécules différentes, avec des types de dosages différents.
Mais l’histoire ne s’arrête pas là.
France-Soir a immédiatement publié un démenti selon lequel elle aurait mal cité ou mal rapporté la conversation avec le professeur Martin Landray.
France-Soir explique qu’avant de publier son article, elle avait demandé à Landray de confirmer par écrit ses propos, en particulier ce qui était surligné en jaune par le journaliste du journal.
France-Soir confirme également que les dosages qu’il a indiqués concernaient l’hydroxychloroquine et non la chloroquine.
L’article de France-Soir est ici
Le professeur Martin Landray et le professeur Peter Horby, du prestigieux Nuffield College, semblent maintenant en mauvaise position, leur crédibilité étant quelque peu remise en question dans les médias français.
Mais ils n’en mourront pas, contrairement aux 1132 patients qui sont morts lors de cet essai clinique de « récupération » à Oxford, sur un total de 4674 volontaires pour y participer.
Le taux de mortalité de ces patients hospitalisés, proche de 25 %, est considérable et jette de sérieux doutes sur la qualité des soins hospitaliers au Royaume-Uni dans le contexte de cette pandémie COVID-19.
Le véritable scandale, cependant, est peut-être que ces personnes souffrant de COVID-19 auraient pu bénéficier d’un traitement précoce beaucoup plus efficace, mais cela leur a été refusé.
Apparemment, par souci de pureté académique et statistique, le même traitement inadéquat a été administré à maintes reprises à ces patients, même si des informations considérables se sont accumulées au cours des deux ou trois mois de l’essai sur la meilleure façon de traiter la maladie.
Nous savons maintenant que les patients volontaires pour la recherche avaient en fait 1 chance sur 4 de mourir avec le type de traitement hospitalier qu’ils recevaient.
À l’IHU-Marseille, en France, les dernières données sur le protocole de traitement précoce qui y est administré, s’appuyant sur 3 737 patients, font état d’un taux de mortalité inférieur à 1 %, ce qui signifie que moins d’un patient sur 100 est décédé lors du traitement par COVID-19 à l’IHU-Marseille…