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La tentation radicale: une étude du CNRS auprès de 7000 lycéens détestée par les dogmatiques

Après les attentats de 2015, les sociologues Olivier Galland et Anne Muxel ont dirigé une enquête sur la radicalité des jeunes auprès de 7000 lycéens français: « La tentation radicale »

Leur travail s’inscrit dans le cadre de l’appel à projets du président du CNRS ( dont ils font partie) sur le terrorisme et les attentats, pour aider les pouvoirs publics à mieux  comprendre un ensemble de phénomènes associés à ces événements.

« Un des résultats forts de notre enquête est de montrer que les ressorts de la radicalité religieuse sont d’abord culturels. Les facteurs socio-économiques jouent très peu. »

Exactement comme lors de la parution des « Territoires perdus de la République », le petit monde des bisounours s’indigne de cette étude qu’ils disqualifient de toutes les manières possibles. Il est savoureux de constater que les deux sociologues déclarent être les premiers surpris et « embêtés » des résultats de leur étude. Mais leur honnêteté intellectuelle les a conduit à publier leurs résultats sans les passer au tamis du dogme.

C’est assez rare pour être salué…

Anne Muxel: Étant donné l’importance et le caractère relativement inédit du sujet, notre dispositif d’enquête est rigoureux et diversifié. Trois types d’enquêtes ont été réalisés sur une période de six mois (octobre 2016 – mars 2017) : une enquête quantitative auto-administrée par questionnaire auprès d’un large échantillon de classes de seconde (7 000 lycéens interrogés), une enquête quantitative « témoin » réalisée en ligne par l’institut Opinion Way auprès d’un échantillon représentatif de jeunes âgés de 14 à 16 ans (1 800 jeunes ont été interrogés), et une enquête qualitative comportant des entretiens individuels et des entretiens collectifs réalisés avec des jeunes lycéens des classes de seconde. Mais il ne s’agit pas d’une étude sur le processus de radicalisation. C’est très important de le souligner. Elle ne permet pas de repérer des jeunes radicalisés ou en voie de l’être, mais elle cherche à mesurer le degré d’adhésion à la radicalité au sein de la jeunesse. Cette mesure ne peut aboutir à une lecture binaire de la radicalité car elle fait apparaître toute une gamme d’attitudes allant du rejet de toute forme d’extrémisme, de déviance ou de violence à l’acceptabilité de la violence terroriste. Certains jeunes peuvent comprendre ce type d’action violente et radicale sans y adhérer, d’autres peuvent être séduits par des idées radicales sans jamais passer à l’acte, etc. Il est important d’analyser ces résultats en termes de degrés, et non de façon dichotomique.

Vous trouverez ici sur le site du CNRS une interview très détaillée sur leur étude.

 

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