Surmortalité des abeilles : les apiculteurs voudraient que Macron devienne le président des Ruches ?
La disparition des abeilles est extrêmement grave. En pollinisant les plantes à fleurs, les butineuses garantissent la reproduction de nombreuses espèces végétales. Et pas moins d’un tiers de l’alimentation mondiale dépendrait de cette pollinisation – sans abeilles, pas de tomates, de courgettes, de fraises ou encore de pommes… Un service environnemental que l’Institut national de recherche agronomique (Inra) a évalué à 153 milliards d’euros par an dans le monde.
Plus on avance, plus on s’oriente vers l’hypothèse d’un stress multiple causé par plusieurs facteurs combinés. »
« L’agriculture intensive, la simplification des paysages, l’arrivée de pathogènes particulièrement virulents, mais aussi les nouvelles pratiques des apiculteurs affaiblissent les abeilles et contribuent aux dégâts constatés sur les colonies », détaille Vincent Bretagnolle. Le chercheur, qui suit plusieurs dizaines de ruches avec l’Inra dans la zone de Chizé, tente depuis plusieurs années de convaincre les agriculteurs de ne plus éradiquer systématiquement les adventices, les « mauvaises herbes » éliminées par l’usage massif d’herbicides et parmi lesquelles on trouve les fleurs des champs (coquelicots, bleuets…), très appréciées de l’abeille. Entre la floraison du colza, au printemps, et celle du tournesol, fin juillet, les abeilles n’ont plus rien à butiner et se retrouvent en carence alimentaire durant plusieurs semaines. La disparition des haies d’aubépine, mais aussi des prairies où fleurissent la luzerne et le sainfoin amenuisent encore la ressource.